Algérie, bibliographie, chronologie.
Algérie - Situation coloniale et guerre d’indépendance
Bibliographie
Ouvrages sur la période coloniale
Bouchène Abderrahmane, Peyroulou Jean-Pierre, Siari Tengour Ouanassa, Thénault Sylvie (dir.), Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, Paris-Alger, La Découverte-Barzakh, 2012, 720 p.
Kateb Kamel, Européens, « indigènes » et Juifs en Algérie (1830-1962). Représentations et réalités des populations, Paris, INED, 2001, 386 p.
Rivet Daniel, Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation, Paris, Hachette Pluriel, 2002, 459 p.
Sur la guerre d’indépendance et l’après 1962
Branche Raphaëlle, La Guerre d'Algérie : Une histoire apaisée ?, Paris, Points, Seuil, 2005, 447 p.
Harbi Mohammed, Le FLN, mirage et réalité. Des origines à la prise du pouvoir (1945-1962), Jeune Afrique, 1980, 446 p.
Perville Guy, Atlas de la guerre d’Algérie de la conquête à l’indépendance, Paris, Autrement, 2003, 64 p.
Stora Benjamin, Histoire de l'Algérie depuis l'indépendance. Tome 1, 1962-1988, Paris, La Découverte, coll. Repères, 1994, 120 p.
Thenault Sylvie, Histoire de la guerre d’indépendance algérienne, Paris, Flammarion, 2005, 303 p.
Thenault Sylvie, Des événements à la guerre : idées reçues sur la guerre d’indépendance algérienne, Paris, Le Cavalier bleu, 2012, 204 p.
Chronologie
La période coloniale
1830 Les troupes françaises débarquent à Sidi-Ferruch (14 juin). Le dey Hussein Khodja signe la capitulation (5 juillet). A Paris, les partisans de l'occupation restreinte et ceux de l'occupation totale s'affrontent. Incessantes insurrections jusque dans les années 1870.
1832 L’émir Abd el-Kader est proclamé chef de la résistance contre les Français.
1837 Signature du traité de la Tafna (30 mai) entre le général Bugeaud et l'émir Abd el-Kader, qui se voit reconnaître la souveraineté sur les deux tiers de l’Algérie. Prise de Constantine par les troupes françaises (octobre).
1843 Prise de la smalah d’Abd el-Kader par le duc d’Aumale et massacres de populations civiles par les Français.
1844 Suppression du caractère inaliénable des biens habous et grande entreprise d’expropriation des paysans algériens.
1847 Reddition d’Abd el-Kader (23 déc.).
1850-70 Insurrections dans les Aurès et en Kabylie durement réprimées.
1863 Sénatus-consulte sur les formes de propriété qui renforce la colonisation foncière.
1865 Statut des « indigènes musulmans » : « Sujet français », ils sont de nationalité française mais privés d’une citoyenneté pleine et entière.
1866-69 Sécheresse, choléra, famines déciment 1/5 de la population.
1870 Substitution du « régime civil » au « régime militaire ». Promulgation du décret Crémieux, qui accorde la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie.
1871 Révolte kabyle des frères Mokrani contre les projets de confiscation des terres. Mokrani est tué le 5 mai. Près de 500 000 hectares de terres sont séquestrés et attribués aux colons.
1881 Incendies de forêts dans le Constantinois et insurrection dans le Sud-Oranais. Pouvoirs disciplinaires accordés aux administrateurs. « Rattachements » : réorganisation administrative qui renforce l’intégration de l’Algérie à la France.
1889 Loi accordant la nationalité française à tous les enfants nés de parents étrangers sur le sol français et y résidant (26 juin).
1898 Violentes émeutes antisémites d’une fraction de colons européens. Création des Délégations financières, sorte de petit Parlement colonial.
1900 Une loi reconnaît à l’Algérie la personnalité civile et l’autonomie budgétaire.
1902 Organisation des Territoires du Sud, placés sous l’administration de l’Armée.
1912 Les jeunes algériens sont astreints au service militaire. Exil de centaines de familles de Tlemcen (1911).
1916 Soulèvements dans la région de Constantine et terrible répression. Sur les 173 000 soldats appelés et engagés d’Algérie, 25000 Algériens et 22000 Européens sont tués au cours de la Première Guerre mondiale.
1919 La loi Jonnart réforme le statut des « Algériens musulmans » : 400 000 d’entre eux peuvent désormais élire leurs représentants.
1926 Création de l’Etoile nord-africaine (ENA) à Paris. Messali Hadj est élu secrétaire général. Le mouvement, qui réclame l’« indépendance de l’Afrique du Nord », sera interdit en 1929.
1927 Création de la Fédération des élus musulmans algériens, présidée par le docteur Mohammed Salah Benjelloul. Naissance de l’Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA), présidée par Ferhat Abbas.
1930 Fêtes du Centenaire de l’Algérie française.
1931 Ben Badis fonde l’Association des oulémas réformistes d’Algérie.
1934 Emeutes antijuives à Constantine
1936 Le Congrès musulman algérien réunit la Fédération des élus, les oulémas et le PCA pour discuter des réformes avec le Front populaire. Mais le projet Blum-Viollette sur l’octroi de la pleine citoyenneté française à une élite de 21 000 « Algériens musulmans » est finalement retiré sous la pression des colons.
1937 Reconstituée en 1933, l’Etoile nord-africaine est à nouveau dissoute. Messali Hadj crée, le 11 mars 1937 à Alger, le Parti du peuple algérien (PPA).
1940 Le décret Crémieux est aboli par le régime de Vichy (octobre).
1942 Débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (novembre).
1943 Suppression de la législation antisémite (mars). Ferhat Abbas présente le Manifeste du peuple algérien, qui revendique l’égalité totale entre musulmans et Européens d’Algérie (mai).
1944 Ordonnance du 7 mars qui supprime les mesures d’exception frappant les Algériens musulmans et accorde la citoyenneté à 65 000 Algériens. Le second collège est ouvert à tous les « musulmans d’Algérie » de sexe masculin et de plus de 21 ans.
1945 Arrestation de Messali Hadj (avril). Manifestation nationaliste dans le Nord-Constantinois (Sétif, Guelma) : 102 morts européens ; s’ensuit une répression terrible qui fait 15 à 20000 morts.
1946 Ferhat Abbas crée l'Union démocrate du manifeste algérien (UDMA). Messali Hadj fonde le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
1947 L'Algérie est dotée d'un nouveau statut. Le MTLD crée une organisation secrète (OS), armée. Démantelée en 1950, elle se reconstitue en 1953.
1948 Fraude électorale lors des élections à l’Assemblée algérienne qui évince les candidats du MTLD.
La guerre d’indépendance
1954 Réunion du « groupe de 22 » qui décide de passer à la lutte armée. Le FLN (Front de libération nationale) déclenche lance une série d’attentats dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954.
1955 Soulèvement général dans le Nord-Constantinois (20 août), durement réprimé.
1956 Vote des « pouvoirs spéciaux » par l’Assemblée nationale (mars) et recours au contingent (juillet). Embuscade de Palestro-Djerrah
(18 mars). Grève des étudiants algériens (mai). La question algérienne est mise à l’ordre du jour à l’ONU (nov.).
1957 « Bataille d’Alger » menée par le général Massu. Massacre du village de Melouza réputé proche du MNA (mai). Arrestation de Maurice Audin par l’armée française (juin).
1958 Discours de de Gaulle à Alger (« Je vous ai compris », 4 mai). Création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (sept.). Plan de Constantine (oct.)
1960 Semaine des barricades à Alger (janv.). Manifeste des 121 (sept.).
1961 Création de l’OAS (Organisation armée secrète) en janvier. Référendum sur l’autodétermination (janv.). Echec du putsch des généraux partisans de l’Algérie française (avril). Le 17 octobre, manifestation des Algériens à Paris réprimée par la police.
1962 Négociations d’Evian qui aboutissent à un accord de cessez-le-feu le 19 mars. Fusillade de la rue d’Isly (26 mars). Référendum pour l’autodétermination du pays. De Gaulle reconnaît l’indépendance de l’Algérie (3 juillet). Fêtes de l’indépendance le 5 juillet.
L’Algérie indépendante
1962 Dans l’été, crise ouverte entre le GPRA et l’Etat-major général de l’ALN (Armée de libération nationale) qui finit par s’imposer par la force. Ahmed Ben Bella devient chef du gouvernement. Instauration d'un régime à parti unique (FLN).
1965 Ben Bella est renversé par Houari Boumediene (juin).
1971 Nationalisation des hydrocarbures. Lancement d’un programme de révolution agraire et d'industrie lourde. Politique d’arabisation.
1978 Mort du président Boumediene. Le colonel Chadli Bendjedid lui succède (fév. 1979).
1980 Emeutes en Kabylie (« Printemps berbère », avril).
1984 Code de la famille qui restreint les droits de la femme.
1988 Manifestations de jeunes à travers tout le pays (octobre). La répression par l’armée fait près de 500 morts.
1989 Nouvelle constitution, libéralisation du régime et instauration du multipartisme (février). Création du Front Islamique du Salut (mars) dirigé par Abassi Madani et Ali Belhadj.
1990 Succès du FIS aux élections locales.
1991 Le FIS appelle à une grève illimitée pour exiger une élection présidentielle anticipée. Affrontements entre islamistes et forces de l'ordre. Le FIS remporte le premier tour des élections législatives (47,5 % des suffrages, décembre).
1992 Le second tour des élections est annulé. Chadli est poussé à la démission par l’armée et Mohamed Boudiaf est rappelé d'exil pour le remplacer. Instauration de l'état d'urgence (fév.). Dissolution du FIS. Assassinat de Mohamed Boudiaf. Début de l'escalade de la violence.
1993 Apparition du sigle GIA, Groupes islamiques armés, qui s’opposent à l’Armée islamique du Salut (AIS, bras armé du FIS).
1995 Attentats revendiqués par les GIA au commissariat central d'Alger et dans le RER parisien. Liamine Zeroual remporte les élections présidentielles.
1996 Les sept moines français du monastère de Tibéhirine sont assassinés. Djamel Zitouni est assassiné ; Antar Zouabri lui succède à la tête des GIA.
1997 Série de massacres dans la Mitidja. Les observateurs s'interrogent sur les responsabilités de l'armée. Elections législatives largement remportées par le nouveau parti présidentiel, le Rassemblement national démocratique (RND) en juillet.
1998 Emeutes en Kabylie qui prennent un caractère anti-gouvernemental. Le président Zeroual annonce qu’il écourte son mandat. Scission au sein des GIA qui donne naissance au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigé par Hassan Hattab.
1999 Abdelaziz Bouteflika devient président de la République (considéré comme le candidat de l'armée, avril). L’AIS abandonne la lutte armée et se place sous l'autorité de l'Etat. Loi sur «la concorde civile» en septembre (amnistie pour les islamistes qui n'auraient pas commis de crime de sang).
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